Selon Patricia Zurcher, municipale de Renens en charge de la Gestion urbaine et du Développement durable, « la démarche Fairtrade Town, qui incite les communes à s'engager pour soutenir activement le commerce équitable, à faire elles-mêmes la promotion d'un comportement responsable et solidaire en allant rencontrer leurs partenaires sur leur terrain, est une idée merveilleuse » et ajoute que « l’échelle de la commune permet un discours personnalisé, des vraies rencontres, des échanges à taille humaine, tellement mieux que les grandes campagnes de communication tirées à quatre épingles. Quoi de mieux pour faire passer un message sur son territoire, que d'aller voir le directeur de l'EMS, l'équipe d'éducateurs d'une garderie, les bénévoles d'une bibliothèque ou le groupe d'aînés réunis dans leur local pour le goûter »?

Comme l’a rappelé Tobias Meier, président de Swiss Fair Trade venu délivrer la distinction Fair Trade Town à la Ville de Renens, « Ce n’est pas seulement pour Fair Trade Town que Renens a été à la une des journaux mais également (et surtout) en raison de l’issue du procès des jeunes activistes du climat. Promouvoir des modes de production résilients (aux effets climatiques) et soutenir les producteurs confrontés directement au dérèglement climatique font partie de la mission du commerce équitable qui a l’objectif de tisser des liens entre producteurs du sud du monde et population locale, ainsi qu’avec tous ceux qui s’engagent pour un développement plus harmonieux où chacun peut vivre de son travail dans la dignité ».

Précédée par la projection du film Fair Traders, la cérémonie de remise de la distinction a attiré un public local motivé et qui souvent a participé directement à la démarche rennaise. La discussion avec Patrick Hohmann, fondateur de l’entreprise remei et protagoniste du film qui a suivi le film a permis de mieux comprendre le cheminement des trois entrepreneurs qui ont choisi de s’engager dans une voie peu conventionnelle mais résolument respectueuse de l’environnement et du travail de tous « les maillons de la chaîne ». Son entreprise démontre qu’il est possible de développer une activité économique qui conjugue rentabilité, production et usage durable des matières premières et respect des travailleurs. Le pionnier du coton bio-équitable affirme tranquillement que certes le profit est important pour rendre pérenne une entreprise, mais qu’il n’est pas nécessaire de le maximiser alors qu’il est indispensable de reconnaître le travail de chacun et le valoriser par un salaire équitable.